13 décembre 1981 : Quand le régime communiste polonais du général Jaruzelski déclencha l’état de guerre (était d’urgence) pour réprimer le peuple

Le 13 décembre évoque pour moi le souvenir douloureux de la déclaration de guerre à son peuple du Général Jaruzelski
J’ai une histoire personnelle avec la Pologne. Je m’y rendais depuis noël 1975 alors que j’étais étudiant. J’y avais rencontré déjà l’été 1976 Lech Walesa à Gdansk, inconnu alors et qui appartenait à un Groupe d’ouvriers épris de liberté qui avaient participé aux évènements de 1970/1971 (première révolte dans les chantiers navals contre le pouvoir communiste) . Je m’y suis fait des amis de mon âge, je me suis marié en Pologne en décembre 1980 à la suite de quoi, j’ai été harcelé, menacé et ai subi une tentative de chantage de la part des services secrets polonais
Je vous raconterai cette histoire un jour. J’ai retrouvé l’été dernier au centre national des Archives nationales (IPN), ouvert récemment par le gouvernement polonais, 400 pages de documents des services secrets de l’époque sur mon affaire. Il y avait bien un dossier « Henri Malosse », avec le nom de code « Renaut » (j’expliquerais pourquoi ce sobriquet ridicule..) alors que le SB (KGB polonais) pensait me recruter.. Mais ils y renoncèrent, estimant que j’étais « un ennemi de la République populaire de Pologne » et par dépit, je fus banni de Pologne à partir d’avril 1981
Mais entre l’été 1980 et 1981, après les grandes grèves de l’été 1981 sur les bords de la Baltique ( Gdansk, Gdynia et Szceczyn) , la Pologne vivait une tension très forte entre un régime communiste aux abois dirigé par un Général, qui faisait semblant de vouloir négocier et tout un peuple rassemblé autour du syndicat « SOLIDARNOSC ».
Le 13 décembre 1981, levant le masque, le sinistre Général décrétait l’état de guerre, envoyait l’armée avec des chars dans la rue et faisait emprisonner tous les responsables de Solidarnosc. Il y eu des actes de résistance, des grèves, des occupations de mines de charbons, des morts sans doute par dizaines. On ne pu jamais en faire le compte. Il y eu aussi des crimes sordides dont j’ai eu connaissance par après.
Certains leaders de Solidarnosc réussirent à échapper aux mailles du filet et entrèrent dans la clandestinité.
9 ans plus tard, alors que l’URSS était sur le point d’éclater, le régime tomba. Il faut dire aussi qu’entretemps on avait choisi un Pape polonais, Jean-Paul II
Mais dans ma chair et mon âme, je ne pourrais jamais oublier cette dâte funeste du 13 décembre 1981 et , comme beaucoup, je me rendis ce jour là à Bruxelles devant l’Ambassade de Pologne pour exprimer ma colère
La sinistre bureaucratie polonaise, pour se maintenir encore 9 ans au pouvoir, n’avait pas hésité à agresser et enfermer son peuple. Une leçon que nous devons tous garder à l’esprit: la peur de perdre leurs privilèges et leurs pouvoirs rend les Bureaucrates dangereux
Henri Malosse
13 décembre 2020