BREXIT Story : Un accord au goût amer

La signature, comme je l’avais prévu, d’un accord global entre le Royaume-Uni et l’UE le 24 décembre dernier, juste à temps pour avoir un accord sans possibilité réelle de l’amender pour les Parlements, laisse un goût plus qu’amer

Les médias européens, et notamment français, se gargarisent sur la « folie » britannique qui a consisté à organiser un référendum et sur la campagne, empreinte de mauvaise foi, des partisans du « BREXIT »

Il y a bien entendu du « vrai », mais tout n’est pas blanc ou noir.


La responsabilité de l’UE dans ce jeu « perdant-perdant » est énorme. La bureaucratie européenne a multiplié les actions pouvant retourner l’opinion contre elle comme cette directive « détachements des travailleurs » organisant le dumping social de travailleurs venus de l’est. Et on pourrait citer bien d ‘autres dispositions.

Au final, l’accord de « Noël » , n’est pas seulement un cadeau empoisonné pour les pêcheurs bretons et britanniques, les « dindons du réveillon », qui vont perdre sur tous les tableaux et avec un avenir très incertain puisque tout sera remis en questions dans 5 ans. Mais l’accord a un goût amer aussi pour les Européens: L’UE perd 15 % de ses ressources et un Etat qui a de beaux restes : siège au Conseil de sécurité des nations Unies, puissance militaire et nucléaire, présence sur les 5 océans, langue mondiale, universités prestigieuses, centres de recherche performants..

Au niveau économique, Londres va pouvoir disposer d’un accès total et sans barrières sur le marché européen et, lesté peu à peu des normes européennes les plus lourdes, il sera un concurrent de plus en plus dangereux pour nos entreprises, d’autant plus que le Royaume-Uni pourra plus facilement profiter de sous-traitants dans des pays à bas salaires en signant des accords commerciaux avec qui il veut.

La City de Londres va garder son rayonnement ! Ceux qui avaient prédit sa chûte au détriment de Paris ou de Francfort en sont pour leurs frais. Londres restera une place mondiale. D’ailleurs, après 2/3 départs peu significatifs au début de l’année dernière, la City continue à prospérer. Plusieurs annonces de déménagements de société vers le continent n’ont pas été confirmés.

Les universités britanniques, prises d’assaut par les étudiants du monde entier, survivront certainement très facilement au départ des étudiants ERASMUS . Ce sont les étudiants de l’UE qui en seront les plus pénalisés, eux qui plébiscitaient le Royaume-Uni dans leurs demandes d’études.

En fait, le Royaume Uni reste adossé à l’UE mais avec encore moins de contraintes (Il s’en était déjà affranchi de certaines d’ailleurs avec un « statut particulier ». Il n’est donc plus un « membre à part » , mais devient un « partenaire spécial » !

L’UE a, pour la première fois dans son Histoire , perdu un de ses Membres, et pas des moindres

Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’elle n’en a pas, au niveau de sa Bureaucratie et de ses dirigeants actuels, analysé les vraies raisons. Elle continue à blâmer les politiciens britanniques et un peuple bien sot pour ne pas comprendre que Bruxelles lui voulait du bien !

Comme si la perte d’un membre éminent de la famille pouvait être une bonne nouvelle

Un tel aveuglement ne présage rien de Bon pour l’avenir de l’UE

Henri malosse

26 décembre 2020

Publié par HenriMalosse

Européen engagé et libre - Enseigne l'histoire de l'Europe - Chairman of TheVocalEurope -30ème Président du Comité Economique et Social Européen (2013-2015)

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