Mais à quoi servent donc les Sommets européens ? réponses et Analyse

Le dernier Conseil européen des 25 et 26 février derniers consacré au COVID19 a fait un flop, une nouvelle fois !

Mais à quoi servent donc ces Sommets Européens ? Le 13ème Conseil européen sur la crise COVID et ses conséquences, réuni ces 25/26 février, s’est terminé, une nouvelle fois, sans rien de concret

Depuis le 10 mars 2020, ce ne sont pas moins de Treize (13) réunions au Sommet des leaders européens (Chefs d’état et de gouvernement des 27 états Membres ) qui se sont tenues pour  débattre principalement de la crise du COVID-19 et de ses conséquences ! Parmi lesquelles 9 consacrées presque exclusivement à la pandémie ! Les très maigres résultats de la réunion des 25/26 février derniers soulignent s’il le fallait encore le peu d’efficacité de ce genre de réunions :

  • Le constat des retards dans les vaccinations dans l’UE (on va accélérer..) alors que c’est une vraie gifle que le Royaume-Uni, juste sorti de l’UE, inflige aux 27 : IL Y A PLUS DE Vaccinés au ROYAUME UNI que dans TOUTE l’UNION Européenne !
  • De vagues déclarations sur la liberté de circulations intra-européenne et avec les pays tiers qui permettent en fait aux Etats de faire ce qu’ils veulent (exemples actuels : l’Allemagne a fermé ses frontières avec la Tchéquie ; la France interdit les voyages non essentiels Hors UE quand l’Espagne laisse ses frontières ouvertes avec l’Amérique latine…..)
  • Des considérations générales sur d’autres sujets (défense, politique étrangère) qui ne sont que la répétition de vœux pieux sans aucun caractère opérationnel !

Mais à quoi donc servent ces Sommets européens ?

Petit rappel historique :

C’est Valéry Giscard d’Estaing qui le premier, le 9 décembre 1974, invita ses Pairs (chefs de gouvernements en fait car seule la France dispose d’un régime réellement présidentiel) pour un Sommet informel destiné à relancer la construction européenne.
En effet, selon les Traités, et encore jusqu’à aujourd’hui, les propositions viennent de la Commission européenne et les décisions sont prises par le Conseil de l’UE (aussi appelé Conseil des Ministres) où siègent les Ministres réunis en fonction des thèmes abordés (Ministres  de l’agriculture pour les décisions sur l’agriculture par exemple)

Les Sommets des chefs d’état et de gouvernements, les Conseils européens, même s’ils ont été depuis intégrés dans les Traités, aujourd’hui sous le nom de Conseils européens et disposent d’un président et d’un secrétariat propre depuis le traité de Lisbonne en 2007 (Charles Michel aujourd’hui) n’ont pas de fonction décisionnelle légalement.

Pour y voir clair , aujourd’hui cohabitent donc 3 types de « Conseils »

  • Le Conseil européen (les 27 chefs d’Etat et de gouvernement)
  • Le Conseil des Ministres pour la politique étrangère et de Sécurité , présidé par le haut représentant (actuellement joseph Borrel)
  • Le conseil de l’UE classique, selon les sujets (agriculture, économie et finances, transports..) présidé par le pays assurant la Présidence tournante de l’UE (aujourd’hui le Portugal)

On est aujourd’hui dans la confusion et dans le brouillard !

Pour être franc, une « Brebis n’y reconnaîtrait pas ses agneaux », tant le système est opaque !

A l’origine, le Conseil européen/Sommet européen se réunissait deux fois par an dans le pays des présidences tournantes, ce qui lui donnait un caractère prestigieux sans qu’il soit décisionnel à proprement parler,

IL  a marqué les grandes orientations et étapes de l’Europe depuis 1974 : le marché unique, les élargissements, le passage à l’Euro..

Avec la mise en place de l’€uro, s’est ajouté un Conseil européen de printemps, en charge d’analyser la situation économique des pays européens

Mais depuis une dizaine d’années, le système s’est emballé !

On est passé de 2 à 3 puis 4 sommets par an… pour arriver à an voir 13 depuis un an !

Mais pour quels résultats ?

Face à la Pandémie, les Conseils européens n’ont fait qu’acter l’impuissance de l’Europe qu’on peut résumer en 7 points, humiliants et préoccupants

  1. Une impréparation totale face à la pandémie. Bruxelles n’a pas réagi avant la mi-mars alors que l’Italie était déjà submergée par le COVID19 ;
  2. De très mauvais conseils donnés par la Commission européenne, par exemple demandant à l’Italie de ne pas fermer les frontières avec la Chine en mars 2020
  3. Une cacophonie totale au niveau des frontières qui ne s’est pas estompée, au contraire , au fil des ans : frontières internes ouvertes d’un côté, fermées de l’autres, voyageurs déboussolés, formalités contradictoires , etc..
  4. Des mesures de lutte contre la pandémie sans aucune coordinations depuis le début, sans que cela ait changé après un an : confinement strict ou souple, couvre-feu à partir de 18 heures ..ou minuit, régime centralisé ou localisé, pas de confinement comme en Suède, stations de ski ouvertes ou fermées, restaurants et théâtres ouverts ou fermés, attestations ici, pas d’attestations là etc.. . On peut dire qu’aucune mesure nationale n’a été identique d’un pays à l’autre ! Chapeau, il fallait le faire !
  5. Pas d’effort collectif suffisant dans la recherche médicale (traitements, vaccins..) avec une Commission européenne toujours en retard d’une guerre
  6. Le fiasco dramatique  des commandes groupés de vaccins lancées avant l’été mais qui a mis l’UE en situation d’accusée par les opinions publiques et milieux politiques des 27 : retards dans les commandes, contrats opaques et ne prévoyant pas de pénalités en cas de retards de livraisons, délais d’homologation auprès de l’Agence Européenne du médicament qui fonctionne d’une manière bureaucratique sans tenir compte de l’urgence de la situation. En dernier ressort de plus en plus de pays commandent directement des vaccins (Hongrie, Slovaquie, Croatie, même l’Allemagne ). Et le ministre polonais de la Santé ne vient-il pas de déclarer que la Commission européenne est responsable de la 3ème vague de pandémie en raison des retards dans la délivrance des vaccins !
  7. Un plan de relance de 672 milliards d’euros (dont près de la moitié en prêts), accouché dans la douleur fin décembre 2020,  dont on ne sait toujours pas comment il sera financé, dont on ne verra pas la couleur avant au moins 2022/2023, dont on sait qu’il sera insuffisant, dont la Bureaucratie européenne est déjà en train de s’ingénier à le rendre inaccessible avec une usine à gaz pour approuver les projets encadrée de critères politiques et environnementaux quasiment insurmontables. La nouvelle trouvaille de Bruxelles est de soumettre tout projet de relance à la règle du DNSH (« Do Not Significant Harm » ) , c’est-à-dire qu’il faudra prouver qu’on ne pourrait obtenir le même résultat avec un impact moindre sur l’environnement. Les annonces tonitruantes du Commissaire français Thierry Breton sur « un plan Marshall européen «  pour le tourisme à la rentrée 2020 ( Qui l’a vu ?) ne sont pas plus crédibles que ses dernières annonces sur l’UE, championne du monde des vaccins anti COVID fin 2021 .. Des promesses jamais tenues (et jamais vérifiées …)

REDONNER UN SENS AUX SOMMETS Européens

 La Conclusion s’impose donc

Ces Sommets européens, où on parle de tout et de rien,  NE SERVENT à RIEN

Une vraie réforme des Institutions s’impose pour rendre le processus européen PLUS

  • Démocratique , en mettant le Parlement européen dans le jeu, et associant aussi les corps intermédiaires et les régions.
  • Lisible , en donnant le droit d’initiative des lois au Parlement européen (et les citoyens avec des Initiatives Citoyennes qu’il pourrait relayer ) en lieu et place de La Commission européenne aujourd’hui , organe non élue, qui a fait la preuve qu’elle ne représentait plus de par sa composition, le Bien commun européen, mais était devenue la simple émanation de la Bureaucratie européenne.
  • Souple, avec une Europe à plusieurs vitesses qui respecte les identités et les cultures différentes (notamment en terme économique et sociétal)
  • Respectueux de la souveraineté des peuples pour le processus de décision
  • Proche du terrain pour l’application politiques européennes avec le principe de subsidiarité (décision au plus proche des territoires, association des corps intermédiaires et élus locaux, facilité d’adapter les lois au contexte local  )

Dans cet esprit, il faut retrouver le vrai sens d’un Conseil Européen, une occasion rare et privilégiée donnée aux Chefs d’Etat et de gouvernements de donner une direction à l’Ensemble .
Et ne plus revoir des réunions interminables entre Chefs d’état et de gouvernements pour discuter quels types de tests (antigéniques ou PCR ) faut-il imposer aux voyageurs ou s’il faut laisser ouvertes ou fermées les remontées mécaniques des stations de ski !

Imagineriez-vous le général de Gaulle, le Chancelier Adenauer disserter sur ce genre de sujets ? (ou même Robert Schuman ou jean Monnet)

Henri Malosse

L’Europe qui perd les pédales : les raisons de la déroute de l’Exécutif européen (2)

L’Exécutif Européen est en pleine déroute, au point qu’on commence à parler de crise, démissions ou censure !

Une Europe qui perd les pédales , mais que se passe-t-il donc à Bruxelles (2)


L’Exécutif européen accumule bévues et faux-pas

En quelques semaines, le peu de crédit dont disposait encore la Commission européenne, malgré son inaction au début de la pandémie du Covid19, s’est envolé en fumée. Les critiques les plus dures sont venues de là où on ne l’attendait pas, de la presse allemande comme Der Spiegel et des leaders politiques proches d’Angela Merkel, comme le puissant Wolfgang Schäuble le Président du Parlement allemand.

Que s’est-il donc passé ?

La gestion catastrophique des commandes de vaccins pour les pays de l’UE a été dénoncé tant pour les retards de livraisons qui mettent l’UE dans son ensemble à 3 mois de retard minimum par rapport au Royaume-Uni ( au rythme actuel, la vaccination ne serait pas achevé avant 2030 !!) que pour le manque de transparence dans des contrats ne prévoyant aucune sanction en cas de retard. On avait déjà connu l’épisode de la dissimulation des prix auxquels les vaccins avaient été commandés (dévoilés par un tweet en « acte manqué » d’une Ministre belge ). On a vu après l’Exécutif européen, paniqué, se ridiculiser en publiant le contenu des contrats avec 2/3 des paragraphes « grisés », c’est-à-dire biffer pour les rendre illisibles pour respecter une clause « de confidentialité ».. Les mêmes contrats, également « grisés » avaient été montrés quelques jours auparavant à des Parlementaires européens, pendant 45 minutes maximum sans possibilité d’en faire des copie. Si le ridicule tuait..

Piquée au vif, Ursula Von der Leyen a décidé toute seule d’interdire toute exportation de vaccins produits dans l’UE vers le Royaume-Uni, y compris à partir de la République d’Irlande vers l’Irlande du nord, an contradiction totale avec l’accord sur le BREXIT signé quelques semaines auparavant. Cette mesure insensée à réussi à coaliser contre elle l’ensemble de la classe politique, médias et opinions publiques britanniques et irlandaises. Il s’en est fallu de peu même qu’elle rallume la mèche du conflit nord-irlandais quand des Unionistes de Belfast ont proféré des menaces de mort contre les douaniers. Ursula Von der Leyen a immédiatement fait machine arrière en prétextant une erreur de ses services…

En cette mi-février, Ursula Von der Leyen, ne reculant devant rien, a jeté le douté sur l’efficacité des vaccins russes alors que de plus en plus de pays européens, devant la pénurie orchestrée par les commandes de Bruxelles se sont montrées intéressées par l’offre de Moscou. La Hongrie en a déjà commandé, la  Croatie et Slovaquie ont annoncé des commandes, et même l’Allemagne est prête à franchir le pas. Ne craignant pas le ridicule alors que l’UE est montrée du doigt pour ses retards à vacciner dans le monde entier (à l’heure où j’écris ces lignes, il y a plus de vaccinés au Royaume-Uni que dans toute l’UE des 27 ) . La Russie n’a certes vacciné qu’un peu plus de  4 millions de personnes pour les 2 doses, mais c’est plus que la moyenne de l’UE.  C’est en s’appuyant sur des chiffres tronquées, que Madame Von der Leyen a essayé de décrédibilisé le vaccin russe : « s’il était si efficace , pourquoi ne vaccinent-ils pas plus leur population ». ils e trouve qu’en Russie, comme dans de nombreux pays, la vaccination n’est pas obligatoire et que beaucoup de gens sont réticents. L’histoire de « la paille et de la poutre » !

Moscou-Pékin : deux poids, deux mesures :

Dans cette course aux vaccins, la mission début février à Moscou de Joseph Borrel, le haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité communes de l’UE a été un summum dans l’improvisation et le ridicule. Mal préparée, cette mission a vite tourné au fiasco. Sur les vaccins, Joseph Borrel a indiqué l’intérêt de l’Europe, pour être démenti quelques jours plus tard par Ursula Von der Leyen . l’autre objet de sa mission était de demander la libération de l’opposant Navalny. Les médias russes se sont bien gaussés sur l’incongruité de confier cette mission à un Homme qui a justifié l’arrestation, la condamnation à de lourdes peines de prison ses compatriotes catalans dont le seul crime avait été d’organiser un référendum sur l’indépendance voulu par une majorité de citoyens. Non seulement son homologue russe lui a proposé de se rendre auprès de la Cour de justice russe qui jugeait Navalny pour une affaire de fraude financière (justifiée ou pas) , mais a fait expulser 3 diplomates européens qui avaient suivi les manifestations d’opposants à Moscou. Et maintenant, Bruxelles ne parle plus que de sanctions contre Moscou.

La colère de Bruxelles vis-à-vis de Moscou est d’autant moins crédible et honnête que, dans le même temps, la lune de miel entre Bruxelles et Pékin se poursuit. On attend toujours une mission de Joseph Borrel auprès du dictateur rouge XI-Jinping pour demander la libération des millions d’Ouighours, Tibétains, démocrates de HongKong et autres opposants ! Pour un grand nombre d’entre eux d’ailleurs c’est bien tard, car ils sont été torturés et assassinés !

En catimini, aux ordres de l’industrie allemande, Ursula Von der Leyen a fait signer aux 27 un accord sur la protection des « investissements » accordant des privilèges exorbitants à la Chine : libre accès au marché européen, autorisation de détachement de leurs ingénieurs et experts pour 3 ans sans contraintes, aucun contrôle sur le dumping des entreprises chinoises pour s’approprier les grands marchés de travaux en Europe… pratiquement sans aucunes contreparties, autres qu’une vague déclaration qu’un jour peut-être le PC chinois pourrait ratifier une vague convention interdisant le travail forcé, mais sans aucune précision sur la daté de mise en œuvre et aucune garantie sur la mise en œuvre !

La Bureaucratie européenne a inventé un nouveau concept : la Taxonomie

Mais dans le silence du télétravail et des bureaux déserts, la bureaucratie européenne a inventé un nouveau concept barbare baptisé « Taxonomie » qui va permettre à des armées de fonctionnaires, sans aucun contrôle parlementaire, ni d’organisations de la société civile et professionnelle, de décider quelles activités sont « vertes » et lesquelles sont « nocives pour l’environnement ». Ces dernières se verront couper de tout financement public, de prêts à des conditions intéressantes, de contrats d’assurances avantageux (voir mes articles sur la Taxonomie sur mon Blog) . Les aides européennes seront refusées, même celles du plan de relance , à ces « moutons noirs ». Mais si nul ne peut contester la nécessité d’œuvrer contre le réchauffement climatique et la biodiversité, va-t-on accepter de condamner dans l’UE des activités allant des cimenteries aux industries du bois, du textile-habillement à l’élevage, ne plus construire de barrages hydroélectriques ;ni retenues d’eau pour l’irrigation pour ne prendre que quelques exemples ? L’application sans nuances ni périodes de transition par une technocratie verte de ces mesures va conduire à la disparition de dizaines de milliers de petites entreprises européennes, de centaines de milliers d’emplois, en faveur, une fois de plus, des importations asiatiques et des grands groupes qui y sont installés

Un débat tronqué

Dernière trouvaille de Bruxelles : interdire un véritable débat sur son avenir ! Alors qu’une Conférence pour débattre du futur de l’Europe aurait dû s’ouvrir en 2020, son ouverture, retardée en mai 2021 à cause du COVID, se fera en quasi huis-clos : les représentants des parlements nationaux ne seront là qu’au titre d’observateurs, la société civile n’y sera pas conviée en dehors de 2 ou 3 consultations bidons d’ONG bruxelloises largement arrosées par les services de Bruxelles. Le tout devra accoucher d’un projet pour le printemps prochain, juste à temps pour servir de tremplin électoral au Président français Emmanuel macron !

On ne peut qu’espérer que les parlementaires européens, qui participeront quand même à cette conférence, vont se rebiffer !

Comment en-est-on arrivé là ? Je voudrais donner quelques explications sur cette  « descente aux enfers » aussi rapide qu’étonnante :

  • Depuis mars dernier, La Commission européenne est en réalité à l’arrêt car 90 à 99% des effectifs selon les périodes  sont confinés chez eux de gré ou de force en télétravail. Des agents se trouvent à des milliers de kilomètres de Bruxelles dans leur pays respectifs. Difficile de faire fonctionner la chaine hiérarchique de directions composées de fonctionnaires résidant aux quatre coins de l’Europe. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les Institutions européennes fonctionnent comme des administrations où la chaine hiérarchique est fondamentale. En tant que Président d’une d’entre elles, je me souviens de bordereaux de signatures qui m’étaient soumis avec 26 noms avant le mien. !
  • Si l’administration est ainsi désorganisée, elle est devenue aussi refermée sur elle-même ! Sans visiteurs, sans possibilité réelle pour le Parlement européen, seule Institution à essayer de travailler normalement, d’exercer ses prérogatives de contrôles ! Les experts des états participent à des réunions « en distanciel » qui limitent forcément les questions et facilitent les manipulations. Les acteurs de la société civile sont eux totalement désemparés, voient tomber des projets de lois venus de nulle part sans beaucoup de  possibilité d’interactions,
  • Il serait facile de tout mettre sur le dos de la pandémie. Dans cette tragédie, Ursula Von der Leyen s’est révélée fidèle à l’image (plutôt mauvaise ) qu’elle avait en Allemagne en tant que Ministre de la défense : autoritaire et ne s’appuyant que sur un tout petit noyau de fidèles. Devant les critiques sur la campagne de vaccination, elle n’a pas hésité à  faire porter la responsabilité sur sa collègue Commissaire chypriote puis sur son Vice-Président letton, sans jamais assumer elle-même les erreurs commises. Elle s’est même laissée aller à blâmer les fonctionnaires en charge du secteur de la santé en laissant entendre qu’ils étaient incompétents et sans qualification ! Quand le bateau tangue, est-ce qu’un vrai capitaine va blâmer les matelots ou les mousses ?
  • On se rend compte ainsi qu’il s’agit donc bien d’une « erreur de casting » que de nommer une femme sans charisme ni vision pour l’Europe à ce poste stratégique. Une erreur que l’on doit à Emmanuel Macron qui ne voulait pas du Président du principal groupe politique au Parlement européen , Manfred Weber, qui aurait dû occuper le poste selon le principe, certes contesté, du « Spitzenkandidat » ( attribuer le poste de Président de la Commission européen au candidat officiel du parti arrivé en tête aux élections européennes ). Cette opposition forcenée d’Emmanuel Macron  à Manfred Weber était un affront contre le Parlement européen qui le lui a bien rendu en éliminant sa candidate Sylvie Goulard au poste de commissaire française (remplacée par Thierry Breton) . Mais c’était surtout une mauvaise manière contre la démocratie.  Devant cette impasse, Angela Merkel en a profité pour « exfiltrer » à Bruxelles sa Ministre de la Défense très contestée et mêlée à des affaires obscures de trafic d’influence et abus de pouvoir…
  • Sur l’affaire de l’accord avec la Chine, on a vu Ursula Von der Leyen imposer une de ses compatriotes au poste de « Directrice Générale » du Commerce (DG Trade) pour négocier à l’arraché un accord qui ne satisfait finalement que les intérêts de l’Industrie allemande..
  • Plus largement, le système de Bruxelles, de plus en plus opaque et dirigé par de haut-fonctionnaires, souvent arrogants et « hors sol », trouve ses limites dès qu’il s’agit dans le « concret » comme on le voit avec l’affaire des « vaccins » ! Le système européen, à bout de souffle, semble prêt d’imploser :

Le temps du « crépuscule des Bureaucrates de Bruxelles » n’est-il pas arrivé  ?

Henri Malosse

Les 3 Présidents qui veulent verrouiller les débats sur l’Europe

La Conférence sur l’avenir de l’Europe risque de se résumer en un quant ‘à soi de la bulle européenne

La Conférence sur le futur de l’Europe verrouillée, mais de qui se moque-t-on ?
Réponse (encore une fois) : du citoyen européen !

Annoncée à grand renfort de tambours et de trompettes pendant l’année 2019, une Conférence sur le futur de l’Europe allait redessiner une nouvelle Europe après le BREXIT : de nouveaux enjeux, de nouvelles priorités, et surtout, promis, on allait écouter les citoyens ! On se donnait deux ans pour écouter, consulter et proposer une réforme ambitieuse

D’ailleurs Emmanuel Macron n’avait-il pas organiser déjà en 2018 des consultations citoyennes , passées bien inaperçues d’ailleurs

Une belle ambition…d’un « Wind of  Change »

Mais cette conférence sur le futur de l’Europe, dans le droit fil du discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne en septembre 2017 devait réconcilier les citoyens avec l’Europe et proposer une réforme radicale !

Elle devait réunir représentants des Etats, Parlementaires européens et nationaux et faire la part belle à la société civile !

On lui avait établi une feuille de route ambitieuse avec de nombreux sujets à son ordre du jour comme bien entendu le défi climatique, mais aussi les droits de l’homme, l’état de droit, le rôle international de l’Europe, la question des migrations, les valeurs, les changements sociétaux, égalité et justice, une nouvelle vision de l’économie, le développement des régions, la démocratisation et le rôle des citoyens, une politique européenne de la défense et la question s’il faudrait encore ou non élargir l’UE . En bref, tout un programme mais surtout une belle ambition d’un « vrai WIND of Change »

Une belle ambition…déçue !


Le COVID est passé par là et la Conférence n’a pu commencer en 2020 comme prévu. Mais plus que la pandémie, car après tout on aurait pu la lancer en « vidéo », c’est sur la question « fondamentale » de savoir qui devrait la présider que cette belle ambition s’est fracassée. Entre le Parlement européen qui souhaitait en être le grand ordonnateur et les chefs d’état et de gouvernements voulant imposer l’une ou l’un des leurs pour la contrôler (en proposant une ancienne Première Ministre danoise)  un drôle de bras de fer s’est imposé pendant toute l’année 2020 et rien n’a avancé

Un attelage baroque et la confiscation du débat

Mais pris de panique devant le risque d’un magistral flop mais aussi inquiets d’un processus qui pourrait déraper, la Commission européenne et le Conseil, émanation des Etats, ont réussi à imposer au Parlement européen, bien faible à cette occasion, une étrange solution qui permet d’éviter toute contradiction  :

  • Une « Troïka » pour présider la Conférence composé des 3 têtes de l’Europe : Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, Charles Michel, Président du Conseil, David Sassoli Président du Parlement. Connaissant les deux derniers, il ne fait pas de doute que c’est la Première avec son armée de bureaucrates qui va faire la loi.
  • L’exclusion d’Elus des Parlements nationaux, ravalés au rang d’ « observateurs »; comme si on voulait que le débat ne sorte pas de la « bulle » européenne.
  • L’inauguration est fixée maintenant au 9 mai 2021 à Strasbourg pour occuper un hémicycle vide depuis plus d’un an ! Les travaux seront bâclés en moins d’un an pour être prêts au printemps 2022 et le projet soumis à la Présidence française de l’UE en mars-avril, donc à temps pour servir d’argumentaire au Président Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle.
  • Qui dit temps accéléré, dit « peu ou pas » de consultations des citoyens et des organisations de la société civile ! Sans doute juste une simili-consultation des lobbyistes bruxellois attitrés et quelques opérations de « Com » avec des « citoyens triés sur le volet » menées par les habituels consultants grassement payés !

Quelle mascarade donc et quel quant ’à soi : la bulle de Bruxelles/Strasbourg qui se parle à elle-même !

On comprend maintenant qu’il s’agira de faire avaler un travail tout fait : accorder plus de pouvoir à Bruxelles en matière de santé, d’environnement, de défense et de politique internationale. Sans doute, en renforçant le poids des bureaucraties nationales et surtout européennes, sans démocratisation des institutions, sans prendre en compte les réels besoins des citoyens face au déclin économique et déclassement social de l’Europe, à la menace terroriste islamiste, à l’impérialisme totalitaire et l’agressivité commerciale de la Chine, à la désertification de nos territoires ! …Un travail déjà mâché dans lesquels les peuples ne se reconnaîtront sûrement pas. Un vrai moyen en fait d’enterrer encore plus vite le projet européen sous prétexte de le renforcer

Le moment est venu d’un réveil des peuples!

Face à ce qui ressemble de plus en plus comme une mascarade, faut-il simplement se résigner ?
Non, il faut se mobiliser ! Au travers de forces politiques qui auront le courage de s’opposer au projet d’un super-Etat centralisé avec une bureaucratie triomphante, au travers de citoyens de citoyens qui pourraient se mobiliser .. Le temps est venu de préparer un projet alternatif simple rappelant :

  • Quels sont les enjeux de nos sociétés
  • Nous Européens, ce qui nous unit et ce qui nous distingue
  • Quelles orientations politiques pour cette « autre » Europe ?
  • Comment la faire mieux fonctionner !

« Le Moment est venu » (Le crépuscule des Bureaucrates, page finale 182 )

Henri Malosse

Mais à quoi sert donc la diplomatie européenne ?

Plus de 80 Eurodéputés réclament le départ de Joseph Borrel, le Haut-Représentant de l’UE après le fiasco de sa visite à Moscou (Photo credit should read JOHN THYS/AFP/Getty Images)

Mais à quoi sert donc la Diplomatie européenne ?

Un Européen qui perd la face à Moscou

La visite catastrophique du « Haut représentant de l’Union Européenne » pour la politique étrangère et la politique de sécurité », l’espagnol Joseph Borrel a mis à jour une question basique, mais à quoi joue donc l’UE ?

Monsieur Borrel s’est donc, visiblement de sa propre initiative, rendu à Moscou au début de ce mois de février pour demander la libération de l’opposant Navalny et s’enquérir des conditions de livraison du vaccin russe Sputnik 5 à l’UE ! Etrange combinaison pour une mission , surtout de la part d’un « diplomate » qui disait il y a peu que « la Russie est l’ennemie de l’Europe »

Quelques minutes après avoir rencontré le fin Ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov, qui s’était joué de lui en expliquant la séparation des pouvoirs entre Justice et monde politique russe et que pour les vaccins, étant donné le niveau économique de l’UE il devait s’adresser au Laboratoire qui les fabriquait, 3 diplomates européens étaient expulsés de Moscou pour avoir participé de près ou de loin à des manifestations pro-Navalny. Borrel était ridiculisé !


Dans une conférence de presse totalement lunaire, Joseph Borrel en fut réduit à dire qu’il voyait des « palmiers dans le désert » des relations Europe-Russie !

Depuis 3 premiers Ministres et plus de 80 députés européens ont demandé la démission de ce Monsieur Joseph Borrel

Mais posons-nous la vraie question : à quoi sert la Diplomatie européenne

Un petit rappel historique : D’où vient la politique extérieure européenne ?

Jusqu’aux années 1990, Bruxelles se gardait bien de faire officiellement de la politique étrangère laissant cette tâche aux Etats Membres, quitte à ce qu’ils se coordonnent entre eux, ce qu’ils faisaient d’ailleurs plutôt bien comme on le vérifia par exemple entre la France et l’Allemagne ou la France et le Royaume Uni .

Bruxelles était par contre très actif en matière de politique d’aide au développement vis-à-vis des anciennes colonies d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, acquérant un vrai savoir-faire et une notoriété internationales. Les programmes d’aides européens étaient appréciés et pouvaient servir de vrais leviers politiques.

Mais la chute du mur de Berlin et le conflit des Balkans ont fait croire aux dirigeants européens qu’ils devaient se doter d’un vrai embryon de diplomatie

Le traité de Maastricht de 1993 a défini dans des termes très généraux  les objectifs propres d’une politique étrangère et de sécurité commune (PESC) comme un outil de coopération entre états. Dans le  même temps, l’Europe commençait  à abandonner sa politique d’aide au développement, se contentant de copier les organisations internationales comme la Banque Mondiale avec des programmes dits d’ »ajustements structurels » visant à ouvrir les économies des pays en voie de développement au commerce international et au libéralisme. Avec plus d’argent et plus d’agents, l’Europe devenait moins visible et moins concrète.

En 1997, elle se dotait d’un « Monsieur PESC » politique étrangère et de sécurité commune, en la personne du rusé espagnol Javier Solana, ancien ministre des affaires étrangères de son pays et secrétaire Général de l’OTAN. Ce dernier, fort habilement, su trouver sa place comme « facilitateur » des actions des états Membres les plus influents (France, Royaume-Uni, Espagne) et on a pu dire de lui qu’il « mettait de l »huile dans les rouages » ,quand il le pouvait, pour que les Européens prennent des positions communes. Ce ne fut pas toujours possible, mais son tact reste légendaire à Bruxelles.

Le traité de Lisbonne, ou la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf

Mais les Eurocrates n’en avaient pas assez. A l’occasion de la Convention sur l’avenir de l’Europe et du traité de Lisbonne, ils ont voulu doter Bruxelles d’une vraie « diplomatie » pour « doubler » celle des grands états. On peut y voir l’action conjuguée des petits états jaloux du prestige des diplomaties des Grands et de l’orgueil des Eurocrates de la Direction générale des relations extérieures de l’UE, frustrés de ne pas être pris au sérieux les chancelleries.

Le Traité de Lisbonne a commencé par donner des objectifs pompeux à cette simili-diplomatie :

sauvegarder ses valeurs, ses intérêts fondamentaux, sa sécurité, son indépendance et son intégrité ;

consolider et soutenir la démocratie, l’état de droit, les droits de l’homme et les principes du droit international ;

préserver la paix, prévenir les conflits et renforcer la sécurité internationale ;

soutenir le développement durable sur le plan économique, social et environnemental des pays en développement dans le but essentiel d’éradiquer la pauvreté ;

encourager l’intégration de tous les pays dans l’économie mondiale, y compris par la suppression progressive des obstacles au commerce international ;

contribuer à l’élaboration de mesures internationales pour préserver et améliorer la qualité de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles mondiales, afin d’assurer un développement durable ;

aider les populations, les pays et les régions confrontés à des catastrophes naturelles ou d’origine humaine ;

-promouvoir un système international fondé sur une coopération multilatérale renforcée et une bonne gouvernance mondiale.

Pour aller plus loin, Bruxelles s’est doté :

  • D’un Haut Représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité , cumulant les fonctions de Président du conseil des affaires étrangères de l’UE et de Vice-Président de la Commission européenne, une sorte de chauve-souris, ne dépendant finalement ni de l’’un ni de  l’autre, finissant par être, comme joseph Borrel, un électron libre
  • D’une technocratie propre baptisée Service Européen d’action extérieure (SEAE) composée de plusieurs milliers de fonctionnaires, dont 60% des fonctionnaires européens, gens qui ne sont ni formés ni prêts à devenir des diplomates
  • D’Ambassades dans les pays étrangers pour remplacer ce qui n’étaient que des « délégations », créant la confusion avec les Ambassades des états Membres

A vrai dire cette débauche de moyens ne s’est pas traduite par de brillants résultats

Des Figurants :

On ne retiendra pratiquement rien de la première « Haute Représentante » Catherine Ashton ( 2009-2014) , si ce n’est ses absences pendant les crises internationales. Je me souviendrais de ses remontrances à mon égard quand j’ai rencontré le Dalaï Lama (ce qu’elle a d’ailleurs nié par après !)

Federica Mogherini, qui lui a succédé est arrivée avec de belles idées et du courage. Son seul « succès » diplomatique fut l’accord avec l’Iran sur le dossier nucléaire, mais vite terni par le retrait américain.

Joseph Borrel, un éléphant dans un magasin de porcelaine


Joseph Borrel est sans doute ce qui pouvait arriver de pire à l’UE comme son « Haut représentant »

Ce baron du Parti socialiste espagnol, compagnon de la Présidente du Parti, n’a jamais fait d’étincelles, même quand il fut Président du Parlement européen de 2004 à 2007. Il s’est plutôt illustré par la multiplication des scandales : fraudes fiscales de ses collaborateurs directs quand il était Secrétaire d’Etat en Espagne, conflit d’intérêts non déclarés au Parlement européen quand il était en même temps Membre d’un Conseil d‘administration d’une société espagnole dans le secteur de l’énergie à 300. 000 €uros par an. Le scandale l’a obligé à démissionner du prestigieux Institut Universitaire européen de Florence et d’être condamné à payer une amende.. mais pas empêché d’être nommé quelques années plus tard Haut Représentant

Catalan mais adversaire des Indépendantistes, il n’hésita pas un jour à dire qu’il « fallait désinfecter la Catalogne des idées autonomistes ». 

Ses premiers pas dans la « diplomatie » européenne ont été marqués par une série de bévues et de provocations, obséquieux avec les tyrans chinois et turcs, insultant vis-à-vis des USA, l’homme est le contraire de ce qu’avait été Javier Solana. Il ne met pas de l’huile dans les rouages, il souffle sur les braises

Mais, bon sang, avec la nomination d’Ursula Von der Leyen, exfiltrée de ses fonctions ministérielles en Allemagne pour cause de scandale, qu’est-ce qui a bien pu pousser les Chefs d’Etat et de gouvernement de nommer ce personnage à ce poste !

Vers une remise en cause de cette pseudo-diplomatie ?

Les faux-pas à répétition de Monsieur Borrel vont-ils remettre en cause l’idée même de diplomatie européenne ? Avec humour, les Britanniques s’opposent déjà à ce que la Représentation de l’UE à Londres bénéficie à plein du statut diplomatique.

Aujourd’hui cette coûteuse  technocratie n’a pas démontré sa valeur ajoutée par rapport à une simple coordination des diplomaties nationales de l’UE. Elle démontre même sa nuisance comme on le voit dans le cas des relations avec Moscou

Une vraie réflexion s’impose dans le cadre de la mise à plat des prérogatives de l’UE avec la Conférence sur le Futur de l’Europe qui va s’ouvrir en mai à Strasbourg : retour à la case départ avec une madame ou un monsieur PESC au service des diplomaties nationales, polarisation du haut Représentant sur un nombre de sujets limités là où les 27 partagent une position commune, dissolution tout simplement du Service SEAE ?

Toutes les options sont sur la table ! une seule devrait être immédiatement écartée serait de maintenir en l’état cette vraie fausse diplomatie, plus néfaste qu’inutile !

Henri Malosse

Mais que se passe-t-il donc à Bruxelles ?

La Commission européenne accumule bévues, faux-pas et provocations

Mais que se passe-t-il donc à Bruxelles ?

L’Exécutif européen accumule bévues et faux-pas

En quelques semaines, le peu de crédit dont disposait encore la Commission européenne, malgré son inaction au début de la pandémie du Covid19, s’est envolé en fumée. Les critiques les plus dures sont venues de là où on ne l’attendait pas, de la presse allemande comme Der Spiegel et des leaders politiques proches d’Angela Merkel, comme le puissant Wolfgang Schäuble le Président du Parlement allemand.

Que s’est-il donc passé ?

La gestion catastrophique des commandes de vaccins pour les pays de l’UE a été dénoncé tant pour les retards de livraisons qui mettent l’UE dans son ensemble à 3 mois de retard minimum par rapport au Royaume-Uni ( au rythme actuel, la vaccination ne serait pas achevé avant 2030 !!) que pour le manque de transparence dans des contrats ne prévoyant aucune sanction en cas de retard. On avait déjà connu l’épisode de la dissimulation des prix auxquels les vaccins avaient été commandés (dévoilés par un tweet en « acte manqué » d’une Ministre belge ). On a vu après l’Exécutif européen, paniqué, se ridiculiser en publiant le contenu des contrats avec 2/3 des paragraphes « grisés », c’est-à-dire biffer pour les rendre illisibles pour respecter une clause « de confidentialité ».. Les mêmes contrats, également « grisés » avaient été montrés quelques jours auparavant à des Parlementaires européens, pendant 45 minutes maximum sans possibilité d’en faire des copie. Si le ridicule tuait..

Piquée au vif, Ursula Von der Leyen a décidé toute seule d’interdire toute exportation de vaccins produits dans l’UE vers le Royaume-Uni, y compris à partir de la République d’Irlande vers l’Irlande du nord, an contradiction totale avec l’accord sur le BREXIT signé quelques semaines auparavant. Cette mesure insensée à réussi à coaliser contre elle l’ensemble de la classe politique, médias et opinions publiques britanniques et irlandaises. Il s’en est fallu de peu même qu’elle rallume la mèche du conflit nord-irlandais quand des Unionistes de Belfast ont proféré des menaces de mort contre les douaniers. Ursula Von der Leyen a immédiatement fait machine arrière en prétextant une erreur de ses services…

Cette curée vient après un étonnant accord signé en catimini en décembre dernier avec la Chine faisant totalement fi de la question des droits de l’homme, notamment de l’internement en travail forcé de la minorité ouighour et des tibétains. De plus en plus de critiques se font jour contre cet accord qu’il sera très difficile de faire ratifier par les Parlements nationaux de nombreux pays, même si l’Allemagne est derrière ce « cadeau » aux dirigeants de Pékin.

Comment en-est-on arrivé là ? Je voudrais donner quelques explications sur cette  « descente aux enfers » aussi rapide qu’étonnante :

  • Depuis mars dernier, La Commission européenne est en réalité à l’arrêt car 90 à 99% des effectifs selon les périodes  sont confinés chez eux de gré ou de force en télétravail. Des agents se trouvent à des milliers de kilomètres de Bruxelles dans leur pays respectifs. Difficile de faire fonctionner la chaine hiérarchique de directions composées de fonctionnaires résidant aux quatre coins de l’Europe. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les Institutions européennes fonctionnent comme des administrations où la chaine hiérarchique est fondamentale. En tant que Président d’une d’entre elles, je me souviens de bordereaux de signatures qui m’étaient soumis avec 26 noms avant le mien. !
  • Si l’administration est ainsi désorganisée, elle est devenue aussi refermée sur elle-même ! Sans visiteurs, sans possibilité réelle pour le Parlement européen, seule Institution à essayer de travailler normalement, d’exercer ses prérogatives de contrôles ! Les experts des états participent à des réunions « en distanciel » qui limitent forcément les questions et facilitent les manipulations. Les acteurs de la société civile sont eux totalement désemparés, voient tomber des projets de lois venus de nulle part sans beaucoup de  possibilité d’interactions,
  • Il serait facile de tout mettre sur le dos de la pandémie. Dans cette tragédie, Ursula Von der Leyen s’est révélée fidèle à l’image (plutôt mauvaise ) qu’elle avait en Allemagne en tant que Ministre de la défense : autoritaire et ne s’appuyant que sur un tout petit noyau de fidèles. Devant les critiques sur la campagne de vaccination, elle n’a pas hésité à  faire porter la responsabilité sur sa collègue Commissaire chypriote puis sur son Vice-Président letton, sans jamais assumer elle-même les erreurs commises. On se rend compte ainsi qu’il s’agit donc bien d’une « erreur de casting » que de nommer une femme sans charisme ni vision pour l’Europe à ce poste stratégique. Une erreur que l’on doit à Emmanuel Macron qui ne voulait pas du Président du principal groupe politique au Parlement européen , Manfred Weber, qui aurait dû occuper le poste selon le principe, certes contesté, du « Spitzenkandidat » ( attribuer le poste de Président de la Commission européen au candidat officiel du parti arrivé en tête aux élections européennes ). Cette opposition forcenée d’Emmanuel Macron  à Manfred Weber était un affront contre le Parlement européen qui le lui a bien rendu en éliminant sa candidate Sylvie Goulard au poste de commissaire française (remplacée par Thierry Breton) . Mais c’était surtout une mauvaise manière contre la démocratie.  Devant cette impasse, Angela Merkel en a profité pour « exfiltrer » à Bruxelles sa Ministre de la Défense très contestée et mêlée à des affaires obscures de trafic d’influence et abus de pouvoir…
  • Sur l’affaire de l’accord avec la Chine, on a vu Ursula Von der Leyen imposer une de ses compatriotes au poste de « Directrice Générale » du Commerce (DG Trade) pour négocier à l’arraché un accord qui ne satisfait finalement que les intérêts de l’Industrie allemande..
  • Plus largement, le système de Bruxelles, de plus en plus opaque et dirigé par de haut-fonctionnaires, souvent arrogants et « hors sol », trouve ses limites dès qu’il s’agit dans le « concret » comme on le voit avec l’affaire des « vaccins » ! Le système européen, à bout de souffle, semble prêt d’imploser :

Le temps du « crépuscule des Bureaucrates de Bruxelles » n’est-il pas arrivé  ?

Henri Malosse

Plan de relance européen, un mirage ?

Le Plan de relance de l’Europe de 750 milliard d’€uros est-il en train de s’évaporer dans les nuages de Bruxelles ?

3 février 2021 : le commentaire d’Henri Malosse

Le « mirage » du plan de relance européen,

Un écran de fumée

Alors que l’économie des pays de la zone €euro a plongé de 5 à 10 % en 2021, surtout dans les pays les plus impactés que sont l’Italie, la France, l’Espagne et maintenant le Portugal, le fameux plan d’aide européen de 750 milliards d’Euros semble s’évaporer dans un écran de fumée !

Pourtant, quand il fut annoncé en mai 2020 lors d’une rencontre virtuelle entre Emmanuel macron et Angela Merkel, on aurait pu croire à un miracle :

Alors que l’UE avait été la grande muette au début de la pandémie, incapable de marquer sa solidarité en particulier à l’Italie première victime européenne du virus chinois ni d’assurer un contrôle effectif des frontières externes européennes (Bruxelles avait même assisté sans réagir à la fermeture des frontières entre pays de la zone Shengen ..) , l’annonce d’un emprunt européen pour soulager les pays les plus atteints par la pandémie avait été perçu comme une « divine surprise »

Même le secteur de l’hospitalité ( hôtels/restaurants…) s’était mise à espérer ! Le Commissaire européen en charge du tourisme, le Français Thierry Breton, avait même annoncé sur tous les médias un « plan Marshall pour sauver le tourisme » qui serait présenté en septembre 2020

On attend toujours…

Mais la « divine surprise » aura bien fait long feu !

Il aura fallu déjà 8 mois pour que de l’accord franco-allemand de mai 2020, l’UE accouche d’un plan en bonne et due forme en décembre 2020 ! Entre-temps, ce que l’on appelle les pays « frugaux » ou « grincheux » ont réduit les ambitions de ce plan en 3 temps et 3 mouvements :

  1. Près de la moitié du plan sera versé sous la forme de prêts à rembourser et non pas d’aides
  2. Une lourde mécanique bureaucratique qui va se mettre en place, dont tout connaisseur des affaires européennes peut pronostiquer des mois , voire des années de lourdeurs, aller-retours, comités d’experts, votes du Conseil..
  3. La possibilité pour les « grincheux » de bloquer des aides si elles ne seraient pas conformes aux 58 pages de recommandations sur ce qu’il faut et qu’il ne faut pas faire (en langue anglaise ) , sur ce qu’il faut ou ne pas financer ..

En ce mois de février, on croise les doigts pour avoir les premiers versements européens d’ici la fin de l’année, ce qui sera déjà bien tard … mais rien n’est moins sûr

Plusieurs facteurs d’inquiétude se font jour :

  •  Pour être effectif, le processus d’approbation du plan nécessite en outre une approbation des 27 parlements nationaux, toujours pas effective ( Blocage par exemple en Italie en raison de la crise politique ! )
  • La mécanique d’examen des plans nationaux à Bruxelles n’a pas été encore mise en place, en particulier le fameux Comité d’experts qui doit juger de la conformité des projets présentés par les Etats , en raison du COVID19 – ce qu’il faut savoir c’est qu’il n’y a personne dans les bureaux de la Commission européenne à Bruxelles (à quelques rares exceptions) en dehors des malheureux gardiens, femmes de ménage, agents techniques. Les Eurocrates restent calfeutrés chez eux, hors du risque de se contaminer dans les transports publics comme le commun des mortels ..
  • Les négociations pour l’élaboration des plans se passent mal dans la plupart des états, notamment les principaux bénéficiaires du Sud (Italie, Espagne, France, Portugal..) : manque de concertation entre acteurs locaux et administrations nationales, conflits entre autorités régionales et étatiques, manque de consultation des acteurs économiques et sociaux, surtout PME et les secteurs les plus impactés qui semblent bien oubliés au profit des grandes compagnies nationales de transports, High-tech ou énergies…

Le plan de relance, l’Arlésienne de Bruxelles ?

Alors que la crise économique s’exacerbe en même temps que la pandémie perdure, alors que les montants mobilisés par l’Europe ( Italie : 65 Milliards €, Espagne 59 , France 37, Pologne 35, Allemagne 25,Grèce 24 ; Roumanie 20, Portugal 15, Bulgarie 10, Tchéquie 8,Hongrie 8, Belgique 5,1 Suède 4,7…) semblent aujourd’hui bien insuffisants pour relancer les économies et surtout les petites et moyennes entreprises, Indépendants, Artistes, Artisans on commence à se demander si le plan de relance européen ne va pas devenir l’Arlésienne de l’Europe.
Des voix se font de plus en plus entendre pour réclamer à Bruxelles d’accélérer la cadence : les fédérations de PME, le secteur de l’hospitalité et même des Politiques comme le Ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire mais aussi, bien plus surprenant le puissant Président du Bundestag, la chambre basse de l’Allemagne Fédérale, le redouté Wolgang Schaüble, ancien Ministre des Finances qui abjure l’UE de simplifier ses règles de fonctionnement , quitte à renoncer à certaines procédures !

Après le Fiasco des achats de vaccins, va-t-on voir le « Mirage » du Plan de relance de l’UE ?

Henri Malosse

Retards des vaccins #AstraZeneca ! Le nouvel Avatar du « vaccingate » de Bruxelles : Voilà le scandale :

Les retards d’AstraZeneca : Le dernier avatar du « vaccingate de Bruxelles

Plus les jours passent, plus on se rend compte que confier à la Commission européenne des achats groupés auprès des grands labos pour les vaccins COVID était une fausse bonne idée

L’annonce par Astrazeneca qu’il ne fournirait qu’à peu près 1/3 des 80 millions de doses prévues d’ici le printemps pour des raisons de capacités de production, met toute l’UE dans l’embarras et démontre encore une fois que le recours aux technocrates de Bruxelles, « conseillés » par des consultants probablement à la solde des BigPharmas était une fausse bonne idée !

Ces contrats ont été en effet signés bien tardivement par la Bureaucratie européenne (3 mois après ceux signés par les Britanniques, Israël et les USA entre autres) dans la plus grande confusion et le plus grand secret. Le prix exact des doses a été caché au public et aux médias mais on en a eu connaissance suite à une maladresse d’une Ministre belge !

Les Membres de la Commission « Santé » du Parlement européen ont juste eu droit il y a 2 semaine à lire en 45 minutes les contrats et encore les 2/3 du contenu étaient grisés pour ne pas être lus ! Soit disant pour respecter la confidentialité !?
ON apprend donc avec les retards d’Astrazeneca que les contrats ne prévoyaient AUCUN ENGAGEMENT FERME sur les DATES de LIVRAISON (Que de faire soin possible)

Il FAUT SE PINCER POUR Y CROIRE !

Ou Bien les TECHNOCRATES EUROPEENS sont des enfants de cœur (N’importe quel particulier qui commande un frigidaire demande des délais de livraisons fixes avec des règles de pénalités en cas de retards !!!)

Ou bien ils ont été induits en ERREUR PAR DES CONSULTANTS à leurs service CORROMPUS ! Ou Bien ils l’ont été EUX-MEMES !!

Retour sur les étapes du VACCINGATE :

Une idée pour redorer un blason bien terni !

Cette stratégie avait été suggérée  par les Bureaucrates de Bruxelles pour redorer leur image alors qu’ils avaient été notoirement absents lors de la première vague du COVID. On se souviendra de la Conférence de Presse début mars 2020 d’Ursula Von der Leyen, la Présidente de la Commission européenne, en présentant ses premiers 100 jours ne mentionnant même pas la pandémie ! Alors que l’Italie du Nord était submergée par le virus venu de Chine, Bruxelles était aux abonnés absents au point que le public italien s’était retourné contre l’inertie de Bruxelles alors que des masques, des tests et des équipes médicales étaient envoyées depuis la Russie, Cuba ou même le Venezuela !

Bien entendu, Emmanuel Macron a, par idéologie et ignorance, embrayé sur l’idée des Bureaucrates du Conseil des Ministres européens de l’UE, appuyés par ceux de la Commission européenne qui ont trouvé  là de quoi redorer leur blason bien terni !  

La peste porcine : une drôle de référence !

L’argument en faveur du recours à Bruxelles était que lors de la « peste porcine » de 2009 , les labos avaient mis les états en concurrence entre eux dans l’achat de vaccins ! Drôle de référence pour justifier le recours à la bureaucratie européenne qui ne cherche qu’à rattraper son absence sur le terrain lors du début de la pandémie !

Or depuis plus d’un mois et demi que le dispositif de Bruxelles a été mis en place, on en voit de plus en plus les inconvénients :

Retards à l’allumage ! La Bureaucratie européenne mise en accusation

L’addition des bureaucraties de l’Agence Européenne du Médicament pour donner le feu vert (fin décembre) et de la Commission européenne pour gérer et répartir les achats de vaccins a généré de 3 semaines à 1 mois et demi de délais supplémentaires. L’exemple d’Israël est probant qui a pu vacciné ¾ de sa population de plus de 60 ans au 8 janvier 2021 et sauvé ainsi de nombreuses vies.

Devant les retards, certains Etats comme l’Allemagne ou la Finlande ont menacé de commander directement des doses de vaccins aux Labos, notamment Pfizer, sans attendre les lots en provenance de Bruxelles. L’Allemagne d’ailleurs l’aurait fait en douce, comme d’autres Etats comme l’Autriche, la Finlande, la Grèce ou la Suède !

La Hongrie a commandé des vaccins russes et des vaccins chinois !

En Allemagne, les critiques contre les lenteurs et la bureaucratie de Bruxelles ont atteint un paroxysme ces derniers jours.

Alexander Von Schoenburg, le Rédacteur en Chef du « Bild Zeitung », le plus gros tirage de la presse allemande a déclaré « la technocratie européenne est sclérosée et va à la vitesse de l’escargot ».

Markus Söder, le Chef du parti social-chrétien CSU, le partenaire bavarois de la CDU d’Angela Merkel, a ajouté « l’UE est trop bureaucratique, on a commandé trop peu des bons vaccins et les procédures sur les prix ont été trop longues ».  Il a souligné aussi qu’il était « paradoxal qu’un vaccin produit en Allemagne soit disponible plus rapidement en dehors de l’UE  qu’en Allemagne elle-même» .

En réaction à ces retards, Angela Merkel s’est entretenu avec Vladimir Poutine sur la possibilité de produire en commun avec la Russie des vaccins .

L’Espagne s’est aussi plainte ces derniers jours des retards de livraisons dus à des problèmes de logistique

Une campagne dans le désordre :

L’annonce d’une distribution coordonnée et concertée des vaccins dans l’UE a été un véritable flop.

Ni sur la lancement de la campagne, ni sur les cibles prioritaires, ni sur l’homologation des vaccins, ni sur ses premiers résultats, ni sur les procédures employées, il n’y a la moindre cohérence !

La Hongrie et ont commencé la campagne de vaccination un jour avant la date proposée par Bruxelles. Les derniers chiffres connus sur les vaccinations montrent d’ailleurs de très grandes disparités : Le Danemark, pouvait se targuer le 3 janvier du taux de vaccination (sur 100 habitants) le plus important de l’UE (0,81), devant l’Allemagne (0,32), l’Italie (0,21), l’Estonie et la Croatie (0,19), ou encore l’Espagne (0,18). La France et les Pays-Bas sont les deux lanternes rouges avec des taux proches de 0,001 %

Selon les derniers chiffres, l’Allemagne a vacciné plus d’un demi-million de personnes comme l’Espagne, la France moins de 100 000

En dehors de l’UE, des pays ont pris de l’avance comme Israël (1/3 de la population), le Royaume Uni plus d’1,5 million jusqu’à présent et prévoit d’en vacciner 200 000 par jour , la Russie également aussi 1,5 million. Des pays aussi différents que l’inde ou le Maroc lancent aussi de grandes campagnes de vaccination dès à présent avec des ambitions bien plus grandes que les pays de l’UE §

La campagne de vaccination dans l’UE parait donc bien poussive !

Les pays de l’UE ont en outre des cibles très différentes dans leur ont eu des priorités différentes :  La France dans un premier temps a réservé les vaccins pour les personnes les plus fragiles des maisons de retraites alors l’Allemagne vaccine par tranches d’âges plus massivement et que l’Italie et la Pologne les réservent en priorité au personnel médical (ou aux célébrités en Pologne pour montrer l’exemple)

L’Allemagne a installé des « vaccinodromes » tandis que la France au début n’envisageait qu’un nombre limité de lieux (hôpitaux publics.. ) avant de changer , une fois de plus, de stratégie..

La campagne en Belgique  est très décentralisée au niveau des Régions et collectivités locales, tandis que le gouvernement français refuse jusqu’à présent l’aide des Régions et collectivités locales..

Les Pays-Bas avaient tout mise sur le vaccin Astra-Zenecca en raison de son faible coût mais l’Agence européenne du médicament, pourtant établi aux Pays-Bas, ne l’avait toujours pas homologué ! (alors qu’il va être largement distribué dans de nombreux pays comme l’inde)

La cacophonie européenne est impressionnante !

Pas assez de vaccins commandés ? Pourquoi ?

Plusieurs pays dont l’Allemagne, l’Autriche, l’Espagne et la Finlande ont reproché à Bruxelles d’avoir acheté un nombre insuffisant de vaccins !

Poussée dans ses retranchements, en catastrophe, la Commission européenne vient d’annoncer le 8 janvier dernier qu’elle allait passer commande de 300 millions de doses supplémentaires de vaccin, y compris auprès des fabricants de vaccins bon marché, comme Astra Zenecca !

Comme si la Commission européenne ne connaissait le nombre d’habitants dans l’UE quand elle avait passé ses premières commandes en novembre 2020 !

Il se murmure à Bruxelles qu’il y a eu des pressions françaises pour retarder des achats massifs dans l’attente du vaccin de Sanofi ! « Honni soit qui mal y pense !!! »…

Le manque total de transparence et la question des prix :

La Commission européenne a agi dans cette affaire comme un intermédiaire entre les labos des Big pharmas et les états de l’UE. C’est la Commission européenne qui a acheté les vaccins en privilégiant les Big Pharmas, sans appels d’offres, en refusant de communiquer les prix d’achat et sans doute avec des clause d’exclusivité. Les Etats rachètent les doses selon des quotas établis en fonction de la population. Mais le plus grand flou demeurait sur les conditions dans lesquelles ces vaccins ont été achetés !

Car la Commission européenne refusait jusqu’à présent de donner des informations précises sur la façon dont les marchés ont été attribués ! Bien étrangement !

Dans le contrat passé par la Commission européenne, il y a bien donc une clause de confidentialité sur les prix : On se demande bien pourquoi, si ce n’est pour cacher qu’il y a eu peut être des ententes de prix entre certains des  Big pharmas (Pfizer, Modena, CureVac) , les premiers sur le marché étant les plus chers.

On sait maintenant grâce à une confidence de  la Secrétaire d’Etat belge Eva de Bleeker, qu’il y avait donc bien une clause de confidentialité ! Elle a révélé en effet le jeudi 17 décembre, les prix des doses de vaccins contre le Covid-19 qui auraient dû resté confidentiels. Des prix qui vont d’un multiple un à huit.

Lee plus chers sont ceux qui ont été achetés en premier par la Commission européenne : 12 € pour le Pfizer/BioNTech, premier à être mis sur le marché au royaume Uni début décembre et dans l’UE fin décembre ; 18 $ pour le vaccin Modena qui arrive sur le marché en Europe début janvier. Les autres annoncés seront moins chers ( 8,50 $ pour Johnson et Johnson, 10 € pour CureVac, et même seulement 1,78 € pour le vaccin du duo Oxford et AstraZeneca qui doit être autorisé fin janvier, 7,56 € pour celui que devraient sortir Sanofi et GSK à une date indéterminée

Par comparaison, le vaccin indien, bientôt mis sur le marché et commandé par de très nombreux pays en développement coûtera aux alentours de 3 € sur le marché international.

Le vaccin russe Sputnik 5, dont les autorités sanitaires russes disent qu’il est sûr à 92 %,  est vendu aux alentours de 8 € sur les marchés internationaux mais est délivré gratuitement à la population depuis début décembre.

Comme on le voit avec AstraZeneca, aucune date ferme de livraison avec menaces de pénalités de retard n’était contenu dans ces contrats en centaine de millions d’Euros ! étrange, Non ?

La Commission européenne a-t-elle délibérément commandé en premier les vaccins les plus chers ?

Pourquoi la Commission européenne s’est-elle aussi opposée « vent debout » à l’achat par la Hongrie du vaccin russe Sputnik 5 alors que maintenant la Chancelière Merkel envisage une coopération directe entre la Russie et l’Allemagne ?

Le scandale de l’absence de procédures transparentes pour l’achat des vaccins

Il  est dans les attributions de la Commission européenne de vérifier que les entités publiques dans les états Membres, administrations nationales et territoriales, appliquent bien les lois européennes sur la transparence des adjudications à partir d’un montant minimum ,selon qu’il s’agissent de travaux, de fournitures ou de services !

Combien de Municipalités tremblent quand elles doivent passer des marchés publics importants pour ne pas tomber sous les foudres de Bruxelles !

Mais l’Europe peut s’exonérer elle-même des lois qu’elle impose aux autres !

La Commission européenne se retranche derrière une des plus grandes absurdité des lois européennes : En matière de marchés publics, toutes les entités publiques de l’UE sont tenues de respecter des règles précises, y compris sur la transparence des adjudications . C’est une loi européenne qui s’applique à tous,  sauf à  l’UE elle-même.  En son temps, cette anomalie avait été dénoncée -je l’avais moi-même fait dans un avis du Comité Economique et Social européen sur les Marchés publics[1] – mais sans résultats.

L’appel d’offres des vaccins est le plus important jamais lancé par l’UE elle -même ! Et il n’est pas concerné par les lois européennes sur les marchés publics !

On en voit les effets maintenant ! 

Malgré de nombreuses demandes d’information émanant de Membres du Parlement européen, de groupes de la Société civile, d’avocats, la Commission européenne se retranche derrière cette lacune juridique et répond « Circulez, il n’y a rien à voir » . C’est ce qu’a déclaré la Directrice générale du Service compétent à la Commission européenne, Sandra Gallina, : « Révéler les termes des contrats mettrait en danger la mise sur le marché des vaccins » .

L’achat de vaccins par la Commission européenne : Une fausse-bonne idée 

On ne comprend toujours pas pourquoi les 27 ont confié ces achats groupés à la Commission européenne !

La Bureaucratie de Bruxelles pouvait-elle obtenir de meilleurs prix ? Les résultats sont loin d’être probants !

Une campagne coordonnée aurait-elle donné une meilleure image de l’Europe : la cacophonie démontre plutôt le contraire

Était-ce donc pour échapper aux obligations d’appels d’offres européens qu’on a fait appel paradoxalement à Bruxelles ?

Que se cache-t-il derrière cette bien étrange procédure ?

S’il pouvait être légitime de coordonner les efforts des Européens pour lutter contre la pandémie, ce qui n’a pas été fait ou bien trop tard, s’il peut être juste d’investir ensemble sur la recherche, pourquoi donc ce rôle bien étrange donné à une Bureaucratie connue pour ses lenteurs ?

Sur toutes ces questions, je réitère ma suggestion  d’établir une Commission d’enquête du Parlement européen et de poser les questions suivantes à la Commission :

1.    Quelle a été la valeur ajoutée réelle de la Commission européenne dans le processus de délivrance des vaccins à la population au vu de la cacophonie totale qui a prévalu dans la distribution, le calendriers, les méthodes..

  • Pourquoi aucunes dates de livraisons fermes ne figure dans ces contrats en centaine de millions d’Euros avec des pénalités e cas de retard, comme c’est l’usage pour des sommes bien moins importantes ?
  • Pourquoi a -t-on négligé dans un premier temps les vaccins bon marché ?
  • Pourquoi s’est on opposé à l’achat du vaccin Sputnik 5 ?
  • Des Etats Membres ont-ils fait pression sur la Commission européenne pour freiner les commandes dans l’attente de la mise sur le marché de vaccins de certains laboratoires nationaux ?
  • Des intermédiaires ont-ils été employés pour ces transactions sans appels d’offres ? Qui sont-ils ? Combien ont-ils été rétribués ?

[1] ces979-2008_ac_en.docUnrestricted -OPINION of the European Economic and Social Committee
on International public procurement (exploratory opinion)

Adopted 29/05/2008